Expo - "Le moindre geste"

L'artiste "Nicolas Anglade"
Né en 1980, il vit et travaille en Auvergne. Dessinateur de cœur et de formation, il commence à travailler comme graphiste. Lassé de voir sa marge de manœuvre créative aussi limitée que celle de l’imprimante, il démissionne de son poste et vend sa voiture. Avec le pactole il achète un appareil photo, quelques objectifs et une bonne paire de chaussures. Depuis 2009 il se consacre entièrement à la photographie. Petit à petit son travail personnel s’émancipe du reportage pour aller vers une écriture subjective et libre.
L’humain et son environnement sont au cœur de sa démarche qui puise sa source dans le réel pour digresser vers des ensembles d’images en équilibre instable, entre fiction et document.
Il travaille pour diverses institutions, pour la presse (Libération, XXI, La Vie, La Croix…), et expose régulièrement son travail (Festival Manifesto, Festival Nicéphore, Voies Off, galerie Le Magasin de Jouet, galerie Le Bleu du ciel, Polka…).
En 2014 il est finaliste de la Bourse aux Talents Reportage pour un travail de trois mois sur l’univers des combats de coqs à La Réunion.
L'exposition "Le Moindre Geste"
"Pendant le mois de juillet 2020 j’ai parcouru une semaine durant, appareil photo en bandoulière, un petit bout des montagnes Thiernoises à la rencontre de celles et ceux qui nous nourrissent.
Derrière le miel de montagne, l’hydrolat de reine-des-prés, le pain au graine de lin, les légumes de saison, le beurre de baratte, les tisanes Vol Arom... derrière ces mets raffinés, ces potions bienfaisantes ou ces ingrédients de base garant de notre plaisir et de notre survie, derrière ce que nous mangeons : un ballet poétique et politique se joue.
Alain, Gaétan, Mélina, Benoît, Christine, Gilles... sont les acteurs et les actrices d’une pièce lumineuse, éclaircie salvatrice dans un monde productiviste à l’agonie. Ici le geste est gracieux et respectueux du vivant. L’arrière-plan de la scène fait corps avec ses acteurs. Cette campagne en guise de décor, qui façonne autant qu’elle est façonnée par celle et ceux qui lui réclament tribut. Sans tambour ni trompette la ritournelle du quotidien est composée de liberté, d’effort, de sens, d’harmonie et de rudesse. Une communauté de gestes pour n’en former qu’un seul à même d’esquisser ce que la vie a de puissante quand elle est composée d’essentiel.
J’ai croisé des enfants, des adolescents, qui mois de juillet oblige, arpentaient les sillons tracés par les adultes. Savent-ils que les femmes et les hommes qui œuvrent ici n’ont pas attendu hier pour faire jaillir le monde de demain que l’on attend ? Savent-ils qu’elles et qu’ils sont la preuve qu’il existe en celui-ci ?
Je m’immisce dans ce théâtre rural régulièrement depuis quelques années. Je tente de l’approcher photographiquement de diverses manières et d’en ordonner une représentation qui donne à ressentir, plus qu’à illustrer... la tâche est complexe, mais elle mérite d’être entreprise, encore et encore…"
Nicolas Anglade